par Niels Sarys
Une embuscade gobeline et un incendie a poussé nos amis vers San Paulina, un village de bûcherons. Lion l’éclaireur (Dono), Accacius le mage (Mich) et Anastasia la barbare (Zaël) attendent le réveil de leur compagnon d’infortune, Cartus le cambrioleur halfelin (Jo). Recueillis par la doyenne, ils se remettent de leurs émotions. Mais au nord, un danger bien plus grand se prépare… Bonne lecture :)
Un odeur d’écorce calcinée vient chatouiller le nez de Cartus. Il ouvre les yeux. Où se trouve-t-il ? Il découvre le visage d’une vieille femme : “Comment allez-vous mon jeune ami ?”. Se relevant, il voit ses amis, le regardant fixement. Les gobelins, l’incendie. Tout lui revient. Accacius lit son grimoire, y griffonnant quelques signes arcaniques inconnus de la plupart des hommes. Cartus se relève difficilement, encore contusionné. “Doucement, vous vous remettez à peine”, lui dit la vieille dame. Lion la remercie. Silver est à ses côtés, profitant de la chaleur du feu de cheminée. Leur hôte se nomme Svetlana. Elle est la doyenne du village de San Paulina. Elle leur raconte que les gobelins ont commencé leurs attaques il y a quelques semaines. Ils s’en prennent aux bûcherons et aux marchands qui s’aventurent dans les bois. Lion propose à son hôte de résoudre le problème gobelin, mais pas sans contrepartie. Svetlana ne peut pas s’avancer sur le montant d’une possible récompense. Elle les oriente vers son fils Gwent, le bourgmestre du village. Les trois aventuriers sortent de la longère de bois suivi par Svetlana. Sur le perron, Anastasia est en train d’aiguiser la lame de son cimeterre. Svetlana la fixe du regard : “De quelle contrée venez-vous, jeune étrangère ?”. Anastasia se lève et envoie balader la pauvre femme en marmonnant. La barbare accompagne Lion jusqu’à la maison du bourgmestre. Avant de partir, Lion lance sa bourse à son frère : “Si possible, trouve-moi un arc, pour remplacer celui que tu as détruit ! Et trouve un nouveau propriétaire à cet épieu”.
Le village de San Paulina s’active. Les bûcherons s’en vont au bois, la hache sur l’épaule, un baluchon attaché au manche. Notre jeune halfelin arrive devant la forge. Il salue l’artisan et son apprenti. Sortant l’énorme ongle de cyclope qu’il avait récemment prélevé, il demande au forgeron s’il peut en faire un bouclier. Celui-ci ne lui est pas d’une grande aide, il ne fabrique que des lames de scie et de haches. Mais il connaît un célèbre maître-forgeron nommé Gustav La Tour qui officie à Fort-Cendré, la capitale du Triumvirat. Il pourra peut-être l’aider.
Pendant ce temps, Accacius flâne dans le village. Il tombe sur un marchand ambulant. L’armure de cuire derrière le présentoire attire son regard. Le camelot l’interpelle, avec son accent prononcé : “Une armure fait du meilleur cuire de Keshira !”. Accacius, connait bien Keshira et ne se laisse pas avoir. Il sait que Keshira n’est pas réputé pour son cuire et accuse l’homme d’escroquerie. Le fourbe perd soudainement son accent : “Bon, je vous laisse l’armure et on ne s’est jamais vu, c’est d’accord ?”. Accacius accepte le contrat et le marchand commence à ranger en toute hâte son barda, zieutant le passage des miliciens. Cartus le rejoint et, voyant les quelques richesses du marchand, profite d’une diversion d’Accacius pour dérober un coffret fait d’un alliage léger. Il le subtilise et se réfugie dans une ruelle, toujours suivi par Silver. Le petit homme court sans regarder devant lui. Sa tête vient percuter le buste d’un bûcheron qui passait par là. L’homme baisse les yeux et aperçoit le halfelin et son butin : “Donne moi ça demi-homme”. Le halfelin refuse et le bûcheron abat la tête de sa hache sur le crâne de Cartus. Cartus esquive de justesse. Le coup s’abat sur le coffret, laissant les quelques pièces d’or qu’il contenait se répandre sur le sol. Cartus donne un énorme coup dans les bijoux de famille du colosse. Il ne tarde pas à rouler sur le sol en l’insultant. Cartus ramasse quelques pièces et disparaît.
Anastasia et Lion arrivent devant la demeure du bourgmestre. Une tête de cerf sculptée trône au dessus de la porte. Les miliciens laissent entrer les deux aventuriers. Les hommes de Gwent les dévisagent. Gwent siège à une lourde table en pin. C’est un homme bien en chair, à la barbe hirsute. Après quelques banales politesses, Lion entre dans le vif du sujet. Il propose d’aider à résoudre le problème gobelin et réclame une compensation. Le bourgmestre fronce les sourcils : “Vous provoquez un incendie, profitez de l’hospitalité de ma sainte mère et vous osez venir me réclamer une récompense ?!”. Lion rétorque, Gwent n’a pas le choix, sinon son village est perdu. Anastasia appuie les propos de son camarade et leur hôte finit par céder. S’ils rapportent la tête du chef gobelin, ils recevront des vivres et des chevaux. Les deux hommes se serrent la main. Gwent les oriente vers Conrad, le chef des bûcherons.
Nos amis se rejoignent sur la place et se vont trouver Conrad. Celui-ci est en train de déjeuner avec ses hommes, assis sur une souche. Il leur explique que les gobelins viennent toujours du nord. Ils ont déjà tué deux de ces hommes. Après quelques préparatifs, les aventuriers partent vers le nord et s’enfoncent dans la forêt. Le chemin est escarpé. Lion part en éclaireur avec Silver. Les autres avancent difficilement, utilisant les arbres morts comme des passerelles entre deux zones accidentées. La nuit finit par tomber et les quatres compagnons montent le camp. Hissé sur une formation rocheuse, Lion observe de la fumée à une demi-journée de marche. Il semble y avoir un campement assez étendu.
Accacius prépare le repas, utilisant des plantes et racines locales comme assaisonnement. Ils se relaient pour monter la garde. Alors que tout le monde dort, Anastasia se remémorent une légende de son pays natal. On dit que durant les nuits sans étoiles, une créature mi-homme mi-sanglier rôde dans l’ombre. Ses pensées sont brisées par un bruissement dans les feuillages. Soudain, Cartus ouvre les yeux et roule sur le côté, échappant de peu à un épieu qui se plante dans sa paillasse. Il se jette dans l’ombre de la sylve. Deux gobelins se jettent sur Anastasia. Elle en frappe un du pommeau de son cimeterre mais le second lui grimpe dessus et tente de la poignarder. La lame ricoche sur son armure. Elle l’agrippe et le jette avec force vers Accacius.
Lion est réveillé par les grognements de Silver. Accacius est réveillé par une masse lui tombant dessus et aperçoit le gobelin. Il l’attrape, souhaitant lui jeter un charme mais la créature lui plante sa dague dans l’avant-bras. Accacius projette d’un sort la créature qui disparaît dans les bois. Toujours plus de gobelins arrivent, se jetant sur nos amis. Lion décochent une multitude de flèches, transperçant les vertes créatures. Silver en attrape une, la déchiquetant comme une poupée de chiffon. Anastasia plante ses deux dagues dans les crânes des gobelins qui s’étaient saisis des ses jambes. La situation semble alors sous contrôle, mais un grognement se fait sentir : “Humains ! Vous allez mourir !”. Un orc sort des bois, le visage recouvert de peintures de guerre. Il s’avance vers Lion quand la tête de Cartus apparaît. Le voleur s’est hissé directement dans le dos de l’ennemi et l’égorge. L’orc s’effondre. Un second orc saute sur Cartus et Lion, mais une boule de feu lancée par Accacius vient le frapper in extremis, le réduisant en cendre.
Un pas lourd attire l’attention d’Anastasia. Un orc paré de plumes s’avance, le regard fixé sur la barbare. Il dévoile une lame verdâtre et se met à tourner autour d’Anastasia. Elle esquive un premier coup, et profite d’une ouverture pour ouvrir le flanc de l’orc du tranchant de son arme. L’adversaire blêmit mais n’abandonne pas. Elle s’avance alors vers lui et passe sa main au travers de la blessure de la créature. Elle tâtonne ses entrailles. Les yeux de l’orc deviennent livides. Elle finit par ressortir son bras de la blessure, tenant fermement le coeur encore vibrant de son ennemi. Voyant la scène, les gobelins fuient. Une corne de brume sonne la retraite. Deux gobelins tentent de s’emparer des vivres des aventuriers mais ils sont stoppés par les flèches de Lion. Lion se jette à la poursuite d’un fuyard. Un énième orc ne compte pas partir les mains vides. Il agrippe Accacius par le col et le traîne vers les bois. Le magicien tente de le faire trébucher avec son bâton, mais l’orc le brise sous ses bottes. Cartus, voyant son ami en mauvaise posture, court vers l’orc, prend appui sur Accacius et saute par dessus les deux silhouettes. Flottant au dessus de sa cible, il lance son couteau de lancer et touche l’orc en plein coeur. Accacius reprend son souffle.
Lion sort du sous-bois, un gobelin ficelé sur l’épaule. Il l’accroche à un arbre et commence à l’interroger. Le gobelin parle la langue commune, mais ne veut rien lâcher. La créature crache au visage d’Anastasia. Celle-ci lui agrippe la main, sort une dague et l’ampute d’un doigt. Le gobelin promet de tout leur dire s’ils lui laissent la vie sauve. Les peaux-vertes de la région de Gris-Marais se sont rassemblées ici après avoir fui leurs terres. Ils sont légions. Orcs, gobelins et trolls, survivant dans les bois depuis plusieurs semaines. A peine a-t-il le temps de finir sa phrase que Lion égorge le prisonnier. Après une longue discussion, les aventuriers décident d’aller de l’avant et de réduire en cendre le campement des peaux-vertes. Mais une fois à proximité de leurs ennemis, ils réalisent l’ampleur de la situation. Le gobelin n’avait pas menti, ils étaient des milliers, grouillant et organisant leur campement en vue des prochaines attaques. Dépassés par leur nombre, nos héros reviennent à toute hâte à San Paulina.
Lion, suivi par ses acolytes, fait irruption dans la demeure de Gwent. Le bourgmestre demande à ses hommes et à ses proches de les laisser. Après leur avoir servi une grande chope de cervoise fraîche, Lion lui expose la situation. Il faudra plus que quelques hommes. Ils ont besoin d’une armée ! Mais la capitale est bien trop loin. Cartus et Accacius se rendront au campement de l’Ordre d’Othan, près du monastère. Lion et Anastasia ne veulent pas avoir affaire avec l’Ordre, ils se rendront donc à Port-Azur.
Illustration du header by Andrew Coelho
par Niels Sarys
